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Type de textesource
TitreOptique de portraicture et peinture
AuteursHuret, Grégoire
Date de rédaction
Date de publication originale1670
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Date de reprint

, p. 104

Plus, il[[5:Alberti.]] dit quil faut portrait delicatement les bords ou franges des superficies (il veut dire les contours des figures) parce qu’autrement cela sembleroit des fentes, rapportant pour appuyer son dire, les trois traits deliez qu’Apellés et Protogene firent l’un dans l’autre, donnant ensuite plusieurs autres avis de nulle importance. Or neantmoins tout ce que dessus est bon, ou du moins passable, mais ce qu’il dit ailleurs ne me semble pas de mesme.

Dans :Apelle et Protogène : le concours de la ligne(Lien)

, p. 76, sect. 216

Et voilà pourquoi le but de l’art de portraiture est de laisser aux yeux et au jugement la connoissance entiere de la superficie du tableau, mais couverte ou enrichie d’une excellente decoration de figures, etc., toutes desseignées et peintes aprés le naturel, comme les yeux le voyent, et sans aucune dépravation, et d’une si sçavante manière, que le jugement y trouve, non le naturel mesme (lequel aussi bien y resteroit trop peu de temps), mais son vray portrait veritablement ou vivement exprimé, et lequel estant de plus longue durée et de moindre coust à entretenir que son original se trouvera souvent plus recherché, et mesme plus capable de plaire, lors que les sujets qu’on fait representer sont tristes ou effroyables, comme d’un naufrage de vaisseaux en une mer furieusement agitée d’une horrible tempeste, ou d’un furieux combat, ou d’un peuple abattu comme par une mortalité contagieuse, ou par quelques autre desolation commune, et qui sera representée si proche du devant du tableau, que le regardant se trouveroit necessairement au milieu de l’affaire, si elle estoit veritable.

Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)

(sect. 264), p. 104

[[4:voir aussi Pamphile et Zeuxis richesse]] Il s’ensuit que tous les traitez qui ont esté faits jusques à present de l’art de peinture, pour enseigner à portraire et à peindre les figures de tous les animaux, païsages, etc, sont inutiles aux peintres ; et pour le mieux connoistre, il n’ a qu’à remarquer l’ordre qu’ils tiennent en general, et la nature des préceptes qu’ils donnent en particulier ; et pour ce faire, il nous suffira de voir le traité de la peinture divisé en trois livres de Leon Baptiste Albert Florentin, qui a été un des plus doctes peintres et architectes de son temps […]

Après l’autheur[[5:Alberti.]] s’étend, avec raison, sur les louanges de la peinture, qu’il préfere à la sculpture, et en rapporte l’origine, et dit que le Grec en avoit defendu l’exercice aux esclaves, parce que les plus nobles d’entr’eux la pratiquoient, et mesme plusieurs consuls et empereurs romains; comme aussi plusieurs femmes illustres, ayant auparavant fait un dénombrement des noms et des merveilleux ouvrages des peintres de l’antiquité ; et dit que Zeuxis donnoit ses tableaux, parce qu’ils n’avoient point de prix, et autres maximes et discours semblables, qu’il a tirés de Plutarque, de Pline, de Lucian, etc. qui les avoit appris des vieux contes de leurs nourrices, ou de leurs grands-meres.

Dans :Fortune de Pline(Lien)

, p. 108

Tout son livre[[5:le Trattato de Lomazzo.]] n’est remply d’autres choses que d’une multitude d’allusions, de comparaisons, et de distinctions ridicules et entierement inutiles, avec quantité de mots mal adaptez, comme de nommer forme ce qui n’est que figure ; comme aussi il n’a pas oublié le chef-d’œuvre de Thymanthe en son voile d’Agamemnon, non plus que le tableau où Protogene appliqua quatre couches de couleurs pour le faire durer davantage ; ensemble plusieurs autres fables de Pline etc. touchant la peinture.

Dans :Fortune de Pline(Lien)

, p. 104

Après l’autheur[[5:Alberti.]] s’étend, avec raison, sur les louanges de la peinture, qu’il préfere à la sculpture, et en rapporte l’origine, et dit que le Grec en avoit defendu l’exercice aux esclaves, parce que les plus nobles d’entr’eux la pratiquoient, et mesme plusieurs consuls et empereurs romains; comme aussi plusieurs femmes illustres, ayant auparavant fait un dénombrement des noms et des merveilleux ouvrages des peintres de l’antiquité ; et dit que Zeuxis donnoit ses tableaux, parce qu’ils n’avoient point de prix, et autres maximes et discours semblables, qu’il a tirés de Plutarque, de Pline, de Lucian, etc. qui les avoit appris des vieux contes de leurs nourrices, ou de leurs grands-meres. [[8:voir aussi Zeuxis richesse]]

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, p. 105-106

Comme encore il[[5:Alberti.]] dit, que le peintre doit estre fort sçavant en tous les arts liberaux, mais qu’il doit sçavoir la geometrie encore plus parfaitement que tous les autres. En quoy il suit l’opinion de l’antique Pamphile, et deffend (en imposant cette condition, que personne ne peut avoir) l’exercice de la peinture à tous les hommes du monde.

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, p. 105

Qu’on[[6:Huret critique Alberti.]] louë beaucoup Thimante de Cypre, de ce qu’ayant dans son tableau de l’immolation d’Iphigynie, representé Calcanta avec un visage triste, et Ulysse avec un visage plus triste ; puis ayant employé toute son industrie pour donner à Menelaüs encore un visage plus triste, et ne pouvant faire au pere de ladite Iphigynie un visage plus triste, eut l’adresse de luy faire un visage couvert, afin que l’on pust plûtost penetrer la douleur de ce pere par la meditation que par la veuë. Or voilà excuser adroitement l’imprudence et le peu de conduite de Thymanthe, qui se trouva mal-heuresement au bout de son sçavoir, à l’endroit où il en avoit le plus de besoin, et qui fut constraint de laisser son ouvrage imparfait à l’endroit où il devoit estre le plus achevé ; et tout cela pour n’avoir prudemment distribué sa boëte à la tristesse ; sçavoir, commencé et jetté son plus grand effort à representer premierement le visage de ce père, puis de suite ceux de ses plus proches parens et amis ; car de plus, en voyant ce tableau, sans estre averty de cette excuse, n’aura-t-on pas sujet de douter s’il y rit ou pleure, ou sommeille, ou plûtost s’il n’en cache point quelques chancres, ou bien si c’estoit la coûtume des rois de ces contrées ou de ce temps-là, de porter un voile sur le nez, bref plusieurs autres railleries. Enfin, c’est un bon expedient pour les peintres ignorans, ou qui voudront expedier besogne, de couvrir de semblables voiles tous les endroits les plus considerables et les plus difficiles de leurs ouvrages, afin de donner à mediter sur la beauté qui peut estre cachée dessous.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

, p. 106-107

Car d’un costé il[[5:Alberti.]] pose son disciple capable de faire la teste et la figure d’une Helene, puis qu’il ne luy donne d’autre enseignement que de copier le naturel, sçavoir une ou plusieurs belles filles, ainsi qu’il raporte qu’a fait Zeuxis, et partant il pose qu’il sçait connoistre et copier le beau naturel ; donc il le pose estre sçavant, puis au contraire il le croit si ignorant, qu’il n’aura pas l’esprit d’achever de faire toute sa figure entiere d’après les mêmes belles filles, mais qu’il en achevera les mains après quelque vieille ou rustique villageoise, en faisant ainsi doubles frais en modelles pour tout gâter, c’est pourquoy il l’en avertit.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, p. 104

[[8:voir aussi Pamphile]] Après l’autheur[[5:Alberti.]] s’étend, avec raison, sur les louanges de la peinture, qu’il préfere à la sculpture, et en rapporte l’origine, et dit que le Grec en avoit defendu l’exercice aux esclaves, parce que les plus nobles d’entr’eux la pratiquoient, et mesme plusieurs consuls et empereurs romains; comme aussi plusieurs femmes illustres, ayant auparavant fait un dénombrement des noms et des merveilleux ouvrages des peintres de l’antiquité ; et dit que Zeuxis donnoit ses tableaux, parce qu’ils n’avoient point de prix, et autres maximes et discours semblables, qu’il a tirés de Plutarque, de Pline, de Lucian, etc. qui les avoit appris des vieux contes de leurs nourrices, ou de leurs grands-meres.

Dans :Zeuxis et la richesse(Lien)

, p. 108

[[7: voir aussi Fortune de Pline]] Tout son livre[[5:le Trattato de Lomazzo.]] n’est remply d’autres choses que d’une multitude d’allusions, de comparaisons, et de distinctions ridicules et entierement inutiles, avec quantité de mots mal adaptez, comme de nommer forme ce qui n’est que figure ; comme aussi il n’a pas oublié le chef-d’œuvre de Thymanthe en son voile d’Agamemnon, non plus que le tableau où Protogene appliqua quatre couches de couleurs pour le faire durer davantage ; ensemble plusieurs autres fables de Pline etc. touchant la peinture.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)